Principe de l’ Abdominoplastie
L’abdominoplastie ou plastie abdominale est une intervention qui consiste le plus souvent à corriger un excès de peau et de graisse en liftant l’abdomen.
Cet excès cutanéo-adipeux ou tablier abdominal est plus ou moins important, allant de la petite intervention de chirurgie esthétique, de mini plastie voir de liposuccion pure, jusqu’à l’intervention plus lourde d’abdominoplastie afin d’enlever un tablier abdominal pouvant recouvrir le pubis. Cette intervention sera alors en partie prise en charge par la sécurité sociale et la mutuelle.
Il existe donc un champs très large d’interventions en fonction des problèmes à traiter. On peut ainsi distinguer l’excès de peau, l’excès de graisse, la distension musculaire voir le diastasis des grands droits ou une hernie en particulier ombilicale.
Ces différents problèmes peuvent survenir de façon spontanée avec le temps, ils sont alors génétiques, ils peuvent être la conséquence de prise de poids et d’amaigrissement secondaire plus ou moins importants, ils peuvent survenir après une ou plusieurs grossesses.
Le principe est le même que pour la plastie abdominale basse. Il s’agit de supprimer un excès cutanéo-adipeux (peau et graisse) en le liftant par voie haute et en enlevant cet excès.
C’est une intervention beaucoup moins courante que la plastie abdominale classique mais qui excelle.
Plusieurs causes peuvent être associées, on retrouve le plus souvent des déséquilibres hygiéno-diététiques qu’il est alors préférable de corriger avant l’intervention (arrêt du tabac, équilibre diététique, activité sportive…).
Le retentissement psychologique est évident, il est diversement vécu selon les individus pouvant aller de la simple gêne jusqu’à un véritable handicap socio-professionnel. Le traitement à un double but : esthétique afin de restaurer l’image et fonctionnel en corrigeant tous les désagréments secondaires à l’excès de peau (irritation et surinfection au niveau des plis, gêne vestimentaire) et ceux liés à la faiblesse de la paroi musculaire, en effet celle-ci déséquilibre la statique vertébrale pouvant générer des dorsalgies et des troubles du transit au niveau intestinal (par diminution de la pression intra-abdominale).
La restauration musculaire est donc indispensable pour corriger ces différents troubles.
Le déroulement
Dès la consultation, on précisera tous les éléments intervenants dans l’établissement du diagnostic précis et donc du traitement proposé en établissant tous les risques, les suites, et les résultats attendus.
On insistera sur tous les risques, et plus particulièrement sur le risque trombo-embolique. Un mauvais état veineux devra faire l’objet d’un traitement préalable mais peut malgré tout déboucher sur une contre-indication.
L’appréciation de la gêne psychologique sera immédiatement évaluée pouvant aller d’une simple gêne à un véritable handicap. Un avis spécialisé pourra par ailleurs être demandé. Certains patients pourront alors bénéficier d’une aide psychologique si nécessaire.
Le tabac est un facteur de risque important. Son arrêt est impératif, une aide au sevrage pourra être proposée si nécessaire. Tout traitement hormonal substitutif ainsi qu’un traitement contraceptif devra être suspendu avant l’intervention. On notera par ailleurs tous les antécédents personnels et familiaux.
L’examen clinique va permettre d’évaluer l’importance de l’excès cutanéo-adipeux ainsi que l’état de la paroi abdominale pour rechercher un diastasis des muscles grands droits (élargissement de la ligne médiane entre les muscles créant une faiblesse de la paroi à ce niveau) ou la présence d’hernie notamment ombilicale…On appréciera aussi, comme nous l’avons dit, l’état veineux. Le bilan pré-opératoire sera délivré à la deuxième consultation, il comportera systématiquement :
- Un bilan sanguin plus ou moins complet
- Un bilan cardio-vasculaire
- Une échographie veineuse des membres inférieurs
La visite pré-anesthésique sera bien sûr systématique. L’hospitalisation se fera la veille et le patient devra rentrer avec son dossier complet ainsi qu’avec les vêtements de contention prescrits (ceinture abdominale, body, chaussettes compressives). Les dessins seront réalisés la veille sur le patient debout.
La position de la cicatrice sera dessinée en concertation avec les patients pour pouvoir au mieux être camouflée dans les sous-vêtement et le maillot de bain. Elle ira plus ou moins loin latéralement pour absorber un maximum d’excès de peau. On rappellera l’existence ou non d’une cicatrice péri-ombilicale. On dessinera les différentes zones de liposuccion associées éventuellement.
Ainsi que la localisation d’hernie ou diastasis si c’est le cas. Une douche antiseptique (Bétadine) est prise la veille et le matin de l’intervention. La préparation cutanée est faite par l’infirmière avant le bloc opératoire. Elle sera suivie d’une protection stérile de la zone opératoire (champs stérils). Le port des chaussettes compressives est impératif avant l’entrée au bloc opératoire.
La préparation au bloc est très importante dès l’installation, qui se fera sur le dos, avec une protection de toutes les zones de compression. L’anesthésie sera générale ou locorégionale par rachianesthésie (anesthésie de la partie inférieure du corps). Ensuite est réalisée la préparation cutanée (désinfection). L’incision sera réalisée selon le dessin après une étape de liposuccion si nécessaire notamment au niveau des hanches et de la taille.
Ensuite est réalisé un décollement devant le muscle, suffisamment haut pour permettre la libération et le glissement d’un maximum d’excès de peau. Au passage, l’ombilic sera désolidarisé pour être réimplanté après le lifting abdominal. Les corrections musculaires seront réalisées si nécessaire (diastasis, hernies).
L’excès de peau et de graisse sera enlevé, la suture se fera en plusieurs plans, un drainage pourra être réaliser si nécessaire pour évacuer tout écoulement dans un petit flacon (redon). Un pansement sec sera posé ainsi qu’une compression immédiate. Les bas de contention seront maintenus. Le passage en salle de réveil est obligatoire avant retour en chambre.
Les suites
Grâce à l’infiltration systématique d’anesthésiques locaux à longue durée d’action avant l’intervention et au traitement antalgique les suites immédiates sont souvent bien maitrisées.
Le traitement antalgique (contre la douleur) est mis en place au bloc opératoire et poursuivi pendant toute l’hospitalisation. Il se fera de façon systématique afin de prévenir et traiter la douleur. Pour limiter la sensation de tension abdominale, la position au lit sera demi-assise, les genoux surélevés, le lever et la marche seront précoces. Le traitement anticoagulant sera maintenu pendant toute l’hospitalisation et poursuivi éventuellement à la sortie selon les instructions de l’anesthésiste.
Le pansement sera refait à 24 h puis à 48 h avec ablation des drains, la sortie sera alors décidée si le patient est autonome et si la douleur est maitrisée. Un arrêt d’activité s’impose pendant une à trois semaines en fonction de l’importance de l’intervention et des suites. Un arrêt de travail pourra être prescrit par la sécurité sociale en cas de prise en charge.
Le suivi post-opératoire sera assuré jusqu’à cicatrisation complète, avec une consultation à 7 et 10 jours pour enlever les sutures. Le résultat est immédiatement visible et souvent spectaculaire. Il sera définitif au bout de 6 mois.
Dans la très grande majorité des cas les suites sont simples. On note toutefois le plus souvent en cas de liposuccion associée des ecchymoses (bleus), un épanchement, pouvant nécessiter des ponctions évacuatrices (ils sont en relation avec le décollement large réalisé pendant l’intervention). Plus rarement on peut noter la survenue d’un hématome pouvant nécessiter son évacuation.
Les infections sont rares, prévenues par une asepsie rigoureuse avant, pendant et après l’intervention. Elles seront traitées le cas échéant par une antibiothérapie, éventuellement associée à un traitement local. Exceptionnellement peut survenir une phlébite, voir un accident trombo-embolique d’où la nécessité absolue de sa prévention. C’est l’appréciation de la balance risque/bénéfice qui débouchera sur la décision opératoire ou sur une contre-indication temporaire ou définitive.
La contre-indication temporaire pourra être levée en cas de correction des facteurs de risque (amaigrissement, arrêt du tabac …) sinon elle sera définitive. Heureusement dans la très grande majorité des cas les suites sont simples et les résultats spectaculaires.